﹥On observe une préférence nette chez les aînés de vivre à domicile : au moment de l’étude, 87,7% des aînés vivaient dans leur propre domicile et 9,4 % choisissaient la RPA.
﹥Selon le CSBE, l’offre actuelle de services de maintien à domicile couvre 11% des besoins des aînés.
﹥Entre 2019 et 2023, on observe une consolidation du marché des RPA : l’augmentation du nombre de fermetures et la hausse des unités offertes. Toutefois, les milieux de vie offerts par les RPA de petite taille (30 unités et moins) ont fermé, passant de 925 à 512 RPA.
Pression importante sur les finances publiques
• Entre 2018-2019 et 2022-2023, les dépenses budgétaires et fiscales allouées au soutien aux aînés sont passées de 6,7 G$ à 11,9 G$, pour une croissance annualisée de 15,5% (bonification de programmes existants, augmentation du nombre de bénéficiaires, aides ponctuelles COVID-19)
• Programme de Soutien à l’autonomie des personnes âgées : sa proportion du budget de RSSS est passée de 11,8% à 14,4% en l’espace de quatre (4) ans
• À lui seul, le secteur de la santé et des services sociaux accapare une part croissante des dépenses gouvernementales : de 37,5 % en 2013-2014 à 40,3 % en 2022-2023
• Le coût de fonctionnement moyen d’une place à domicile, estimé à 13 900$ par la CSBE, et variable selon le niveau d'autonomie de l’usager, est largement inférieur au coût moyen d’une place dans une structure d’hébergement publique – sans compter les investissements en infrastructure évités
• Selon la Chaire de recherche Jacques Parizeau en politiques économiques d’HEC Montréal, un aîné en perte d’autonomie incapable de demeurer à son domicile et hospitalisé en niveau de soins alternatif coûte 1 276$ par jour-présence au gouvernement, soit 8 fois plus qu’une place en RI-RTF (à 152 $) et 6 fois plus qu’en CHSLD (à 214 $)
Rentabilité des RPA
﹥Les coûts de main-d’œuvre, poste de dépenses le plus important des RPA, sont responsables de plus de la moitié de l’augmentation des coûts entre 2019 et 2023, passant de 42,5% à 44,2% de la structure de dépenses unitaires
﹥Ceci s’explique entre autres par la pénurie de travailleurs dans le secteur de la santé, la concurrence avec le secteur public et l’instauration récente de l’obligation (certification) de maintenir des seuils minimums de personnel
﹥En 2023, les marges de BAIIA les plus faibles (20,4% et 22,5%) ont été enregistrées chez les résidences de taille inférieure et de catégories 3,4+ et 4*
﹥Les mécanismes d’ajustement du Tribunal administratif du logement ont pu limiter les hausses de loyer de certaines RPA et ainsi contribuer à la diminution des marges bénéficiaires (critères de fixation des loyers en cause)
*Les résidences de catégorie 3 et 4 disposant d'au moins 10% d'unités de catégorie 4 ont été regroupées avec les résidences de catégorie 4 sous l’appellation « catégorie 3,4+ ».
Portrait global
• Système inéquitable (offre rationnée par les budgets, financement public variable pour un même niveau d’autonomie selon le lieu de résidence et le prestataire des services, mécanismes d’indexation inadéquats)
• Système peu efficace (nombreuses ententes à la pièce entre établissements et résidences et variables selon les régions)
• Système éloigné des besoins des aînés (le choix par l’aîné et sa famille du lieu de résidence)
• Plus de 35% des résidences privées analysées sont déficitaires (cette proportion était de 25% en 2012), ce qui peut freiner l’investissement immobilier